Suites réelles

Introduction à l’analyse (partie I).

Introduction aux suites réelles

Les suites peuvent modéliser des phénomènes discrets, comme l’évolution du stock de livres d’une médiathèque à l’année n, n+1… (temps discret) ou l’évolution d’une population en écologie (on peut citer les modèles de Malthus et de Verhulst en dynamiques de populations, ou encore les modèles de proie prédateur avec 2-3 suites récurrentes couplées). Ce dernier cas permet d’étudier par exemple l’effet de la réintroduction de loups dans le parc de Yellowstone.

Représentations d’une suite

Formule explicite

Certaines suites peuvent s’écrire comme des fonctions définies sur l’ensemble des entiers naturels. Pour tout entier naturel n, un=f(n) Par exemple, un=2×n permet de définir la suite des nombres paires 0, 2, 4… notée u0, u1, u2… La fonction f dépend du problème étudié. Lorsqu’elle est explicite, on peut calculer les termes d’une suite en remplacant n dans l’expression un=f(n). Par exemple, pour calculer u3 il suffit de calculer u3=2×3=6. On peut aussi lire u3 graphiquement à partir de la courbe représentative de f.

Exemple d'une suite arithmétique (les nombres paires en bleu, $+2$) et d'une suite géométrique (les puissances de 2 en rouge, $\times 2$).
Exemple d’une suite arithmétique (les nombres paires en bleu, +2) et d’une suite géométrique (les puissances de 2 en rouge, ×2).

Relation de récurrence

Certaines suites s’écrivent à l’aide d’une condition initiale (premier terme donné u0=a) et d’une relation de récurrence qui traduit une évolution: Pour tout entier naturel n, un+1=un+gainspertes Par exemple, u0=0 et un+1=un+2 permet de définir la suite des nombres paires 0, 2, 4… Autre exemple, la suite de Fibonacci, définie par u0=0, u1=1 et un+1=un+un1, est reliée au nombre d’or qui a de nombreuses application artistiques, notamment en photographie. On peut aussi modéliser l’évolution d’une population à l’aide de la suite un+1=un+τ×un=(1+τ)×un, τ s’interprête comme le taux d’accroissement.

Pour calculer les termes successifs d’une suite récurrente, il suffit de remplacer n dans l’expression précédente. En prenant n=0, on calcule u1 à partir du premier terme u0, puis avec n=1, on calcule u2 à partir de u1, etc. On peut aussi construire successivement u1, u2, u3… graphiquement, en utilisant la droite d’équation y=x.

Sens de variation et limite

La suite (un) tend vers +, notée limn+un=+, si tout intervalle de la forme [A;+[ contient toutes les valeurs un à partir d’un certain entier n0. De manière analogue, on définit une suite qui tend vers .

La suite (un) converge vers le réel l, notée limn+un=l, si tout intervalle ouvert contenant l contient toutes les valeurs un à partir d’un certain entier n0.

Théorème: Toute suite croissante majorée (ou décroissante minorée) converge.

Corollaire: Toute suite croissante non majorée (ou décroissante non minorée) diverge vers ±.

Suites arithmétiques et géométriques

Une suite arithmétique est une suite dans laquelle chaque terme s’obtient à partir du précédent, en lui ajoutant une constante r appelée raison (ou gain). Une suite géométrique est une suite dans laquelle chaque terme s’obtient à partir du précédent, en le multipliant par un facteur constant q appelé raison (ou gain).

Suite arithmétique (+)Suite géométrique (x)
ExempleLes nombres paires (2n)nNLes puissances (2n)nN
1er termes2,4,6,8…2,4,8,16…
Formule expliciteun=u0+n×run=u0×qn
Récurrenceun+1=un+run+1=q×un
Caractérisationun+1un=r (constant)un+1un=q (constant)
VariationsConstantesProportionnelles à un
ÉvolutionLinéaire / AffineExponentielle
Cas particulierr=0q=1 ou u0=0
Sens de variationDépend de rDépend de u0 et q
Limitelimn+un=+ si r>0limn+un=0 si |q|<1
limn+un= si r<0limn+|un|=+ si |q|>1
u0+u1++un=(n+1)u0+n(n+1)r2u01qn+11q
Cas particulier1+2++n=n(n+1)21+q++qn=1qn+11q

Exercices résolus

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